Toute l'Agriculture

Sucre

A cause du nouveau réglement sucrier européen et de la baisse des prix qu'il engendre, l'Ile Maurice va se trouver confrontée à des difficultés sociales et environnementales. C'est, en tout cas, la conclusion du rapport que vient de publier le Mauritius Sugar Industry Research Institute (MSIRI) selon lequel la culture de la canne ne sera plus viable sur les terres difficiles, essentiellement localisées sur les pentes montagneuses.

Ce n'est pas seulement la production du sucre qui sera atteinte, mais aussi, de façon connexe, celles d'électricité et d'éthanol. En outre, le directeur du MSIRI, Jean-Claude Autrey, s'inquiète "pour la préservation de l'environnement et l'équilibre socio-économique de certaines régions rurales". Il estime que dans celles-ci la disparition des cultures sucrières "entraînera l'érosion qui affectera le lagon avec des conséquences pour la pêche artisanale et le tourisme".

On objectera que le MISRI n'est pas neutre dans de telles appréciation. C'est vrai, mais de tels propos n'en méritent pas moins d'être pris en considération. Cependant...en quoi tout cela nous concerne-t-il?

D'abord, nous ne pouvons pas nous enfermer dans un égoïsme de "nantis" (au regard du niveau de vie mauricien) et nous désintéresser des conséquences de nos décisions sur le reste du monde. Nous vivons sur la même planète. Et puis, ce qui se passe n'importe où sur Terre a forcément des conséquences pour nous, à plus ou moins longue échéance.

Ensuite, l'analyse mauricienne insiste sur le caractère multifonctionnel de l'agiculture. C'est un témoignage de plus sur une question qui nous touchent ici, cette fois très directement.

12 novembre 2006 | Lien permanent | Commentaires (2) | TrackBack (0)

Optimisme

Eric Charon me trouve optimiste. Il a raison. Mais à le lire je pense qu'il est au moins aussi enthousiaste que moi.

Comme il le remarque très justement, les biocarburants ne résoudront pas tous les problèmes de l'agriculture ou de la société. Et bien des obstacles, bien des pressions, bien des tentatives de récupération peuvent freiner leur diffusion. De là à permettre aux agriculteurs d'installer des pompes pour distribuer des biocarburants à la ferme...l'idée est audacieuse, voire révolutionnaire tant elle bouscule des schémas bien établis. On peut rêver et c'est faire ainsi preuve de beaucoup d'optimisme. Et il en faut, sinon où est l'espoir?

Comme disait le philosophe Alain: "le pessimisme est d'humeur, l'optimisme est de volonté".

31 octobre 2006 | Lien permanent | Commentaires (2) | TrackBack (0)

Environnement

Un bilan de quelque 500 pages: c'est que vient de publier,l'Institut français de l'environnement.

Sans prétendre résumer ici ce pavé, je voudrais juste relever l'évolution des émisions de gaz à effet de serre. Entre 1990 et 2004, les émissions provenant des transports ont augmenté de 23% tandis que celles redevables à l'agriculture ont diminué de plus de 10%.

Je le signale, comme ça, parce que je n'en ai guère entendu parler dans les médias si prompts à dresser le procès des pollutions d'origine agricole.

Les automobilistes bloqués dans les bouchons peuvent toujours y réfléchir.

22 octobre 2006 | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)

Des faits

Les nouvelles viennent d'Italie.

De Rome, où la FAO a son siège. L'Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture vient de rappeler quelques vérités premières. Au cours de sa Journée Mondiale de l'Alimentation, elle a insisté sur la nécessité d'investir dans l'agriculture qui "doit jouer un rôle de premier plan si l'on veut que le fléau de la faim ne soit plus qu'un mauvais souvenir". En attendant, un habitant de la planète meurt encore de faim toutes les quatre secondes. Révoltant!

D'Italie, toujours, mais de Terni, en Ombrie, cette fois. La société Novamont vient d'inaugurer la "première bio-raffinerie verte du monde, capable de produire des  bio-polysters à base d'huile végétale". Comme le souligne le journal "Le Monde" dans son édition du 17 octobre, "les objets de tous les jours à base de produits agricoles ne sont plus une utopie" et ils "cumulent les qualités environnementales". Grâce aux progrès de la recherche, les processus de fabrication deviennent "moins gourmands en énergie et à faible impact environnemental". Encourageant.

Voilà deux faits de nature et de portée très différentes. Ils ont néanmoins deux points communs: l'avenir de la Terre et l'agriculture. Chacun peut y ajouter ses propres commentaires. Mais il y a des faits qui se suffisent presque à eux-mêmes.

19 octobre 2006 | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)

A la pompe!

Le saviez-vous? le ministre de l'Agriculture, Dominique Bussereau, roule au "carburant vert". Quand il le peut. Car pour faire le plein à Paris il lui faut aller dans un dépôt de la RATP.

Qu'il se rassure: ça ira mieux en 2007 puisque son collègue Thierry Breton a annoncé que les pompes à biocarburants allaient fleurir les stations services un peu partout en France l'année prochaine.

Au fait, appartient-il à un membre du gouvernement de planifier un tel équipement commercial? Bien sûr que non. Pas plus qu'il n'est habilité à décider à la place des constructeurs automobiles de lancer des véhicules "flexfuel" (pouvant rouler avec du super sans plomb ou du biocarburant). Mais le ministre de l'Economie peut afficher une volonté politique. Et si celle-ci s'accompagne d'une décision fiscale, le tour est joué. Enfin...presque.

La France entre véritablement dans l'ère des biocarburants. Le débat n'est pas clos pour autant. Ce débouché nouveau doit profiter à nos agriculteurs: ce serait un comble de devoir importer des biocarburants qui, d'ailleurs, compte tenu de ce qui se passe dans le monde, seraient fabriqués à partir de plantes génétiquement modifiées. Mais la France devra faire en sorte de présenter un bilan environnemental de l'opération globalement positif pour obtenir une adhésion unanime. Ce qui est fortement souhaitable, et même indispensable.

C'est sûrement possible. En attendant, les Français ont une confirmation spectaculaire que l'agriculture les touche de près, quoi qu'ils fassent de leurs journées, et qu'elle est au coeur de leur présent. Et encore plus de leur avenir.

27 septembre 2006 | Lien permanent | Commentaires (2) | TrackBack (0)

Obésité agricole

Il y a aujourd'hui dans le monde plus d'obèses que de victimes de la malnutrition. Ce constat de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) pose un véritable cas de conscience planètaire.

Il est intolérable que des enfants, des femmes, des hommes meurent encore de faim alors que le problème d'autres êtres humains est qu'ils mangent trop (et mal). A qui la faute? Le bouc émissaire ne peut être que l'agriculture, bien sûr! C'est ce qui vient d'être dit à Sydney, en Australie, lors du Congrès international sur l'obésité où les politiques agricoles ont été mises en accusation. Parce qu'elles engendrent ou perpétuent des déséquilibres qui condamnent les pays les plus pauvres? Vous n'y êtes pas. Ce qui leur est reproché, c'est d'encourager l'obésité par une surproduction d'aliments gras et sucrés.

Elémentaire, mon cher Watson! Si les ventes de hamburgers dégoulinant de ketchup se multiplient, c'est la faute aux politiques agricoles. Si les enfants se gavent de confiseries arrosées de sodas sirupeux, c'est la faute aux politiques agricoles. Si les citadins prennent de l'embonpoint en s'abstenant de toute activité physique, c'est la faute aux politiques agricoles.

Nos politiques agricoles sont loin d'être parfaites, convenons-en, et bien des amélioration, voire des changements radicaux peuvent être espérés. De là à les rendre responsables detous les maux de la Terre...

Mais qui a bien pu se livrer à une telle caricature? L'auteur de cette charge obèse contre les politiques agricoles, un certain Philip James, est assurément un scientifique respectable. Il semble doté d'un humour typiquement britannique, car il est aussi ancien conseiller de... Tony Blair. Oui, d'accord, cela peut expliquer ce qui précède. Mais cela n'excuse quand même pas tout!

05 septembre 2006 | Lien permanent | Commentaires (0)

Réactions en vrac

"L'affaire est dans le sac": mon premier billet a suscité des réactions contrastées. C'est légitime car le sujet mérite débat. Pour y contribuer je souhaite simplement citer un article paru ce mois-ci dans le quotidien économique "Les Echos" sous le titre: "Les plasturgistes se préparent à l'avènement du sac biodégradable".

Rappelant ce que j'évoquait à propos des distributeurs, l'article de Muriel Breiman conclut qu'ils "apparaissent comme les grands gagnants de l'affaire. D'un côté leurs charges diminuent avec le nombre de sacs distribués, sans répercussion visible sur les prix des produits en rayon. De l'autre côté, ils augmentent leurs ventes de sacs-cabats payants mais aussi de sacs-poubelle de petits volumes - rappelons que plus de 8 sacs de caisse sur 10 étaient utilisés comme sacs-poubelle - et "verdissent " par la même occasion leur image".

"Les Echos" citent par ailleurs "l'effet pervers de l'exemple irlandais". En 2002, en Irlande, les sacs plastiques sont devenus payants: "trois ans plus tard leur utilisation a chuté de 90% (...). Mais la médaille a un revers pour l'envirennement. Pour leurs déchets, les Irlandais ont acheté davantage de sacs-poubelle (...). Au total, la British Plastics Federation affirme qu'il n'y a eu aucune réduction du volume global des matières plastiques utilisées".

Sur un autre sujet -"le prix du pain" - Dominique Lesueur a évidemment raison de relever une carence de l'information. En évoquant les répercussions des cours du blé sur le prix du pain, les médias auraient effectivement dû souligner la faible part de la matière première dans le coût de la baguette. Mathématiquement, une augmentation du prix du blé de 25% représente moins de 1 centime d'euro supplémentaire pour l'achat d'une baguette. Il y a décidément du travail pour mettre les choses agricoles au point dans l'esprit de tous les Français...à commencer par ceux qui les informent.

25 août 2006 | Lien permanent | Commentaires (0)

Prix du pain (suite)

"Pour payer un quintal de blé, le manoeuvre devait travailler 300 heures au début du XVIIIème siècle, 250 à la fin, 125 en 1850, 70 heures en 1900, 33 en 1933, contre 13 à 15 heures" en 1967. Citer ainsi l'économiste Jean Fourastié et ajouter qu'aujourd'hui il suffit de 4 heures pour parvenir au même résultat, c'est répondre à la question-remarque de Clément.

Sans remonter aussi loin dans le temps, je signale qu'en 1970 une personne payée au SMIC devait travailler 10 minutes pour acheter une baguette de pain. De nos jours, le temps nécessaire est de 6 minutes.

23 août 2006 | Lien permanent | Commentaires (0)

Le prix du pain

Ce n'est assurément pas une bonne nouvelle. Les Français viennent d'apprendre qu'ils pourraient payer leur baguette quelques centimes plus cher et ils en conçoivent un mécontentement compréhensible.

Cette désagréable perspective est liée aux conditions climatiques qui ont affecté la production de blé. Dans notre France d'abondance alimentaire, on en viendrait presque à oublier les aléas auxquels sont soumis les agriculteurs qui nous nourrissent.

L'INSEE a publié ce mois-ci des statistiques sur le budget des ménages. Un quart de nos dépenses sont consacrées au logement, 15% aux transports, plus de 9% aux loisirs. Et moins de 14% à l'alimentation (hors alcool).

Il y a une cinquantaine d'années, les ménages français dépensaient seulement 7% de leur budget pour se loger et 4% pour leurs loisirs. La part prise alors par l'alimentation était de...42%! C'était à l'époque où le taux de couverture de nos échanges agro-alimentaires n'était que de 56%: notre pays ne produisait pas assez pour nourrir sa population.

Ce temps parait lointain. Mais nous devons toujours l'avoir à l'esprit. Rien n'est jamais définitivement acquis dans un monde où se dessinent de nouvelles contraintes (l'eau par exemple) et de nouveaux besoins(comme ceux constatés en Chine, entre autres).

La regrettable augmentation du prix du pain rappelle combien l'activité agricole est vitale pour nous tous.

22 août 2006 | Lien permanent | Commentaires (2)

Biodiesel

"La fièvre du biodiesel s'est emparée du Brésil". C'est le titre d'un grand article paru le Week-end dernier dans le journal "Le Monde".

Au Brésil, "l'adjonction de 2% de biocarburant à un litre de gazole" sera obligatoire à partir de 2008. "D'ici là, le pays doit donc multiplier par quatre sa production actuelle".

Voilà qui mérite, je crois, au moins trois réflexions.

Première réflexion: le programme nécessite une "recherche intense" que le Brésil veut partager "avec des pays tropicaux qui pourraient, eux aussi, profiter du biodiesel, comme l'Angola, la Thaïlande, ou l'Inde". Les biocarburants constituent donc une voie de développement importante pour les pays "du sud".

Deuxième réflexion: le Président Lula dit qu'il a "toujours pensé que le biodiesel allait résoudre le problème des petits agriculteurs". Les débouchés non-alimentaires ne sont donc pas l'apanage des grandes exploitations.

Troisième réflexion: si, comme l'affirme le Président Lula, le biodiesel "est le pétrole de demain", c'est un exemple spectaculaire de plus qui démontre que, décidément, "l'agriculture, elle sait tout faire".

17 août 2006 | Lien permanent | Commentaires (1)

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