Il y a aujourd'hui dans le monde plus d'obèses que de victimes de la malnutrition. Ce constat de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) pose un véritable cas de conscience planètaire.
Il est intolérable que des enfants, des femmes, des hommes meurent encore de faim alors que le problème d'autres êtres humains est qu'ils mangent trop (et mal). A qui la faute? Le bouc émissaire ne peut être que l'agriculture, bien sûr! C'est ce qui vient d'être dit à Sydney, en Australie, lors du Congrès international sur l'obésité où les politiques agricoles ont été mises en accusation. Parce qu'elles engendrent ou perpétuent des déséquilibres qui condamnent les pays les plus pauvres? Vous n'y êtes pas. Ce qui leur est reproché, c'est d'encourager l'obésité par une surproduction d'aliments gras et sucrés.
Elémentaire, mon cher Watson! Si les ventes de hamburgers dégoulinant de ketchup se multiplient, c'est la faute aux politiques agricoles. Si les enfants se gavent de confiseries arrosées de sodas sirupeux, c'est la faute aux politiques agricoles. Si les citadins prennent de l'embonpoint en s'abstenant de toute activité physique, c'est la faute aux politiques agricoles.
Nos politiques agricoles sont loin d'être parfaites, convenons-en, et bien des amélioration, voire des changements radicaux peuvent être espérés. De là à les rendre responsables detous les maux de la Terre...
Mais qui a bien pu se livrer à une telle caricature? L'auteur de cette charge obèse contre les politiques agricoles, un certain Philip James, est assurément un scientifique respectable. Il semble doté d'un humour typiquement britannique, car il est aussi ancien conseiller de... Tony Blair. Oui, d'accord, cela peut expliquer ce qui précède. Mais cela n'excuse quand même pas tout!
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