Toute l'Agriculture

Conscience et stratégie

"Les Etats-Unis n'ont jamais accepté la politique agricole commune, ils n'ont eu de cesse de la mettre par terre".

Qui a dit cela? Un syndicaliste agriclole? Un ministre français? Un représentant de la Commission européenne, constatant l'échec des négociations de l'OMC? Vous n'y êtes pas: ces propos ont été recueillis par le quotidien économique "Les Echos" (26 juillet 2006) auprès de Jacques Desponts, président du comité OMC du Medef et de l'Unice (le patronat européen).

Ne vous méprenez pas. Jacques Desponts et le Medef ne défendent pas l'agriculture. Ils se désolent du blocage de l'OMC. Mais une telle déclaration est le signe d'une prise de conscience des enjeux stratégiques de l'agriculture pour la super-puissance mondiale.

Les faits que je rappelais, il y a deux jours, dans ma note précédente se trouvent ainsi mieux mis en lumière. Quels que soient les risques et les difficultés engendrés par le blocage du cycle de Doha (et ils sont graves), il est de l'intérêt -vital - de tous les citoyens de "faire bloc" autour de l'agriculture.

26 juillet 2006 | Lien permanent | Commentaires (0)

Verte campagne

Ma campagne est belle, comme elle l'est encore dans bien des régions de France. Mais la quiétude qu'elle m'apporte a été troublée, au retour d'une promenade, par la lecture de quelques dossiers provenant, notamment, de la FAO (Organisation pour l'alimentation et l'agriculture des Nations Unies), l'OCDE (Organisation pour la coopération et le développement économiques) et la CNUCED (Conférence des Nations Unies pour le commerce et le développement). Entre autres.

Les experts et leurs rapports se contredisent parfois. Mais il y a des convergences qui dérangent.

Allons-nous vers une "explosion" de la demande alimentaire mondiale due, en grande partie, à la forte croissance de l'Asie? Une série d'exposés sur la situation et les prévisions chinoises m'a rendu perplexe.

C'est connu: la Chine est habitée par 22% de la population du monde mais ne possède que 7% des terres cultivables. Et elle connaît depuis un certain temps une expansion économique phénoménale. Elle perdrait de ce fait 1% de ses surfaces arables chaque année. Et elle ne dispose pas, sur l'ensemble de son territoire, de suffisamment d'eau.

Ce n'est pas tout: Zhou Shengxian, le ministre chinois de l'administration d'Etat pour la protection de l'environnement, estime que "12 millions de tonnes de grains (sur les 484 produits en 2005) sont pollués par des métaux lourds". Et selon le même ministère, 10 des 120 millions d'hectares de terres cultivables que possède la Cine sont pollués.

Dans les années qui viennent, les Chinois pourraient importer de plus en plus de céréales et de sucre. Les importations de sucre pourraient même être multipliées par deux et demi d'ici 2015.

Que vont devenir la production et la consommation agricoles? C'est une question cruciale pour la planète. Les incertitudes sont nombreuses. La FAO et l'OCDE indiquent que la réponse dépend "dans une large mesure de l'évolution de la situation économique au Brésil, en Chine et en Inde". Mais les deux organisations internationales prévoient aussi une hausse des importations dans les pays les moins avancés, cette cinquantaine de pays les plus pauvres pour lesquels la CNUCED recommande de renforcer la productivité agricole. Productivité: c'est pourtant un mot qui n'a pas toujours bonne presse.

Les incertitudes s'accentuent avec l'hypothèse de l'utilisation croissante de productions agricoles pour des usages non-alimentaires.  L'Europe s'est fixée des objectifs en la matière. Le Brésil est déjà largement utilisateur de biocarburants. Les Etats-Unis semblent suivre le même chemin et dans quelques années les automobilistes américains pourraient ainsi absorber les excédents de maïs actuellement exportés.

Ce ne sont que des faits ou des prévisions. Ils ne peuvent laisser indifférent.

Comment se nourrira le monde demain? C'est une interrogation bien grave pour un été, même si le temps des vacances est également celui des moissons.

Je ferais peut-être mieux de me regarder le nombril et de ne m'intéresser qu'à ce qui se passe dans l'hexagone. Mais je ne peux oublier que ma campagne, où j'aime tant me promener et que je souhaite à tout prix préserver, est aussi porteuse d'enjeux stratégiques pour l'avenir du monde.

24 juillet 2006 | Lien permanent | Commentaires (0)

Je vide mon sac !

Pour être franc, je reconnais que je ne fais pas les courses trop souvent. En tout cas je n’avais pas encore été confronté au petit problème que je viens de rencontrer au cours d’une semaine de vacances passées dans le midi.

Mon épouse m’avait envoyé acheter quatre yaourts, une plaquette de beurre, un paquet de biscottes et un pot de confiture. Je pensais transporter ces quelques denrées dans un des petits sacs plastique qui étaient naguère mis à la disposition des clients. Pas de chance : j’étais tombé sur un supermarché ayant supprimé la gratuité du contenant au profit (le mot est bien approprié) de sacs payants.

Peut-être n’aurais-je pas réagi si l’aimable caissière, qui n’y était évidemment pour rien, ne m’avait expliqué avec un délicieux sourire méditerranéen que c’était « par souci d’écologie », le sac vendu n’étant pas issu de la chimie pétrolière et étant voué à être réutilisé (puisque payant).

La leçon avait été bien apprise. Ils sont vraiment très forts ceux qui affirment nous retirer un avantage (la gratuité des sacs) pour la sauvegarde de l’humanité. Ou plutôt…soit ils nous prennent pour des « canards sauvages », soit ils sont curieusement mal informés.

Je vais donc leur rendre service en leur rappelant qu’il est possible de répondre en même temps aux attentes des citoyens animés de légitimes préoccupations écologiques et des consommateurs qui ont besoin d’empaqueter leurs emplettes. Il suffit d’offrir aux clients – gratuitement comme c’était le cas jusqu’à présent – des petits sacs en matière plastique…issue de l’agriculture. Une matière bio-dégradable, donc préservant l’environnement.

Mais oui, les procédés les plus modernes permettent de fabriquer du plastique écologique à partir de produits végétaux. C’est bon pour tout le monde. Certes,  les distributeurs devront débourser quelques centimes par sac, mais ils ont tellement envie de satisfaire leurs clients et de sauver la planète que c’est un bien petit prix à payer pour de si nobles souhaits.

L’affaire n’est peut-être pas dans le sac, mais on peut au moins en parler.

05 juillet 2006 | Lien permanent | Commentaires (8)

« Précédente

À propos de l'auteur

Liens utiles


  • Aficar

Les notes récentes

  • Farm bill
  • Hausse des prix
  • Le Mondial de l'éthanol
  • Message international
  • Nouvelle page
  • Fruits et légumes
  • Equation
  • Recherche vitale
  • Problème majeur
  • Intérêt public

Les commentaires récents

  • Alain sur Fruits et légumes
  • Alain sur Le Mondial de l'éthanol
  • Katharina sur Farm bill
  • fonfria sur Le Mondial de l'éthanol
  • vasseur sur Oubli de campagne
  • come sur Oubli de campagne
  • Boulet Bernard sur Message international
  • Christian Pèes sur Fruits et légumes
  • LA FILOCHE sur Je vide mon sac !
  • LA FILOCHE sur Je vide mon sac !

juillet 2007

lun. mar. mer. jeu. ven. sam. dim.
            1
2 3 4 5 6 7 8
9 10 11 12 13 14 15
16 17 18 19 20 21 22
23 24 25 26 27 28 29
30 31          

Archives

  • juillet 2007
  • mai 2007
  • avril 2007
  • mars 2007
  • février 2007
  • janvier 2007
  • décembre 2006
  • novembre 2006
  • octobre 2006
  • septembre 2006
Abonnez-vous à ce blog (XML)
Abonnez-vous à mon Podcast